Le vol de données, connu sous le nom de vol d’informations, implique le déplacement ou l’entreposage non autorisé d’informations confidentielles, personnelles ou financières. Ces données peuvent comprendre des mots de passe, des codes logiciels, des algorithmes, ainsi que des technologies ou des processus exclusifs. Le vol de données constitue une violation sérieuse de la sécurité et de la vie privée, pouvant entraîner des conséquences graves pour les individus et les entités concernés. 

Comprendre le vol de données 

Le vol de données consiste à s’approprier des informations numériques stockées sur des appareils électroniques tels que des ordinateurs ou des serveurs, dans le but d’acquérir des données confidentielles ou de compromettre leur confidentialité. Ces informations peuvent inclure des détails liés aux comptes bancaires, aux mots de passe en ligne, aux numéros de passeport, aux numéros de permis de conduire, aux numéros de sécurité sociale, aux dossiers médicaux, aux abonnements en ligne, et bien d’autres. Lorsqu’un individu non autorisé accède à ces informations personnelles ou financières, il peut les altérer, les effacer ou en bloquer l’accès sans le consentement du propriétaire. 

Le vol de données est généralement motivé par le désir de revendre les informations ou de les utiliser à des fins d’usurpation d’identité. Les personnes qui volent des données peuvent ensuite utiliser ces informations pour accéder à des comptes sécurisés, ouvrir des cartes de crédit au nom de leurs victimes, ou profiter de leur identité à des fins frauduleuses. Alors qu’autrefois le vol de données était principalement un problème pour les entreprises et les organisations, il représente malheureusement un problème croissant pour les individus. 

Bien que le terme « vol » soit utilisé, le vol de données ne consiste pas littéralement à enlever des informations à la victime. Au lieu de cela, l’attaquant copie ou duplique simplement les informations à des fins personnelles. 

Les termes « violation de données » et « fuite de données » sont parfois utilisés de manière interchangeable lorsqu’il est question de vol de données, mais ils présentent des différences : 

  • Une fuite de données personnelles se produit lorsqu’il y a une exposition accidentelle de données confidentielles, que ce soit sur Internet ou en raison de la perte de disques durs ou d’appareils. Les cybercriminels peuvent ainsi accéder à ces données confidentielles sans effort. 
  • En revanche, une violation de données correspond à des cyberattaques intentionnelles. 

Principales causes et exemples de vol de données 

L’essor de la numérisation dans le milieu professionnel a engendré l’apparition de nouvelles méthodes de vol de données en entreprise, notamment à travers des cyberattaques et d’autres formes de piratage informatique. Ces menaces s’ajoutent aux risques plus traditionnels tels que le vol physique de données (par exemple, le vol de disques durs ou de clés USB) et peuvent provenir aussi bien de sources externes qu’internes à l’organisation. 

Espionnage et piratage informatique 

La majorité des cyberattaques sont perpétrées par deux types principaux d’acteurs externes : 

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Les pirates informatiques, communément appelés hackeurs, qui cherchent à extorquer de l’argent de manière frauduleuse, souvent par le biais de logiciels de rançon (ou rançongiciels). Cette menace est la plus courante. 

Les espions industriels, dont l’objectif est de nuire à l’entreprise ou d’acquérir des données stratégiques dans un contexte de compétition commerciale. 

Ces intrusions externes peuvent prendre différentes formes : 

  • La fraude impliquant de faux fournisseurs. 
  • L’usurpation d’identité
  • La fraude dite du président. 
  • La fraude de type spearphishing.  
  • Les intrusions dans les systèmes d’information. 
  • La fraude impliquant de faux clients. 

Négligence et erreurs humaines 

Les violations de données ne sont pas toujours le résultat d’actes malveillants, puisqu’elles peuvent également découler d’erreurs humaines. Parmi ces erreurs, on retrouve souvent l’envoi involontaire d’informations confidentielles à la mauvaise personne, comme l’adresse email incorrecte, la pièce jointe incorrecte ou la remise d’un dossier à une personne non autorisée. De plus, une mauvaise configuration peut également être à l’origine de ces incidents, par exemple lorsque quelqu’un oublie de sécuriser une base de données en ligne avec un mot de passe adéquat. 

Menaces internes : employés et tiers 

Les cybermenaces peuvent par ailleurs émaner d’acteurs internes à l’organisation, tels que les employés, les stagiaires ou les apprentis. Ces menaces peuvent prendre plusieurs formes :  

  • Un individu malveillant cherchant à tirer un avantage financier en vendant des données ou en accordant l’accès à ces données à un concurrent. 
  • Un collaborateur agissant au nom d’un acteur externe, comme un concurrent ou un groupe de hackeurs.  
  • Un employé mécontent cherchant à nuire à l’entreprise en sabotant ses processus ou en compromettant son organisation. 
  • Un salarié imprudent qui tombe dans le piège d’un email de phishing ou qui ne respecte pas les politiques de sécurité mises en place par l’entreprise. 
  • Des entités tierces, telles que les fournisseurs de services cloud ou de logiciels, qui ont accès aux données et parfois au réseau de l’entreprise, et qui peuvent involontairement exposer celle-ci à des pirates ou à des acteurs malveillants en raison de lacunes dans leur sécurité. 

Conséquences du vol de données pour les entreprises 

Les conséquences du vol de données ne sont pas à prendre à la légère, en effet, elles peuvent être autant financières que réputationnelles.  

Impact financier et juridique 

À la suite du vol de ses données, l’entreprise peut subir des pertes financières importantes en raison de frais liés à la remise en état des systèmes informatiques, à la notification des clients concernés, aux poursuites judiciaires éventuelles et aux amendes réglementaires. 

Atteinte à la réputation et perte de confiance 

Les violations de données peuvent également nuire à la réputation de l’entreprise, tant auprès des clients que du grand public. Les médias peuvent amplifier l’incident, ce qui peut entraîner une couverture négative et une perception négative de l’entreprise. Les clients peuvent alors perdre confiance en une entreprise qui ne parvient pas à protéger leurs informations personnelles, ce qui peut entraîner une baisse de la clientèle et une diminution des revenus. 

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Stratégies de prévention du vol de données 

En combinant plusieurs stratégies, vous pouvez renforcer la protection de votre sécurité et réduire les risques de vol de données. 

Politiques de sécurité et formation des employés 

Mettez en place des politiques de sécurité robustes et des programmes de formation, de sensibilisation à la cybersécurité, aux pratiques de sécurité des données et aux mesures de prévention des violations. 

Sécurité des données et gestion des accès  

Pour une protection optimale, implémentez des outils de sécurité telles qu’un gestionnaire de mots de passe, un générateur de mots de passe ou une gestion des accès basée sur les rôles et l’authentification à deux facteurs pour protéger vos données sensibles contre l’accès non autorisé.

Surveillance et détection des menaces 

Déployez des outils de surveillance avancés et des systèmes de détection des menaces pour détecter les activités suspectes et les comportements anormaux sur votre réseau, vos systèmes et applications, permettant une réponse rapide aux incidents de sécurité. 

Réponse et gestion des incidents de vol de données 

La réponse et la gestion des incidents de vol de données sont cruciales pour atténuer les dommages potentiels et protéger la réputation de votre entreprise. 

Protocole d’action en cas de vol de données 

Si vous découvrez un piratage de vos systèmes informatiques, agissez rapidement en suivant ces étapes : 

  1. Isolez les ordinateurs touchés pour éviter la propagation de l’infection à d’autres postes. 
  2. Rassemblez toutes les informations pertinentes pour une enquête (heure de l’attaque, courriels, fichiers ou logiciels affectés), laissant les appareils touchés éteints sans tentative de redémarrage. 
  3. Informez le responsable de la sécurité informatique de votre entreprise pour une première analyse. 
  4. Contactez votre assureur cyber risques dans les 48 heures pour éviter toute déchéance de garantie due à un retard dans la déclaration. Si vous n’êtes pas couvert, solliciter les conseils et services d’une entreprise de réparation informatique. 
  5. Essayez de restaurer les données à partir des sauvegardes, si elles sont disponibles. 
  6. Ne cédez pas au chantage en cas d’infection par un logiciel de rançon. Outre les pertes financières, il n’y a aucune garantie que le pirate puisse déchiffrer vos données. 
  7. Évitez de dissimuler l’attaque, ce qui pourrait nuire gravement à votre réputation en ligne. Au contraire, communiquez ouvertement sur la situation en rassurant vos partenaires. Certaines assurances offrent des services de communication spécialisés, mais à vos frais. 
  8. En cas de vol de données personnelles pouvant compromettre la sécurité de vos clients, notifiez la faille de sécurité à la CNIL dans les 72 heures, ainsi qu’aux personnes concernées. 

Communication et gestion de crise 

La communication et la gestion de crise en cas de violation de données sont essentielles pour atténuer les dommages potentiels et restaurer la confiance des parties prenantes. Voici quelques étapes clés à suivre : 

  • Évaluation initiale : Dès la découverte de la violation, établissez une évaluation initiale de la situation pour comprendre l’ampleur de l’incident, les données concernées et les parties prenantes affectées. 
  • Activation de l’équipe de gestion de crise : Constituez une équipe de gestion de crise comprenant des représentants des départements juridique, informatique, communication, RH et direction générale pour coordonner la réponse. 
  • Isolation et atténuation : Isolez la source de la violation pour éviter toute autre compromission et mettre en œuvre des mesures d’atténuation pour limiter les dommages. 
  • Notification des autorités compétentes : Selon les lois et réglementations en vigueur, notifiez les autorités compétentes telles que la CNIL et d’autres organismes de régulation dans les délais prescrits. 
  • Notification des parties prenantes : Informez les parties prenantes affectées par la violation, y compris les clients, les employés et les partenaires commerciaux, en leur fournissant des informations claires et précises sur l’incident et les mesures prises pour y remédier. 
  • Communication externe : Élaborez une stratégie de communication externe pour fournir des mises à jour régulières aux médias, aux actionnaires si vous en avez et au public, en veillant à maintenir la transparence tout en préservant la réputation de votre entreprise. 
  • Suivi et analyse post-incident : Une fois la crise maîtrisée, effectuez une analyse post-incident pour identifier les lacunes dans les mesures de sécurité et mettre en œuvre des améliorations pour prévenir de futures violations. 
  • Formation et sensibilisation : Renforcez la sensibilisation à la sécurité des données au sein de votre organisation par le biais de formations régulières de vos collaborateurs ainsi que grâce à la création de campagnes de sensibilisation. 
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Récupération et mesures correctives 

En France, le vol de données d’une entreprise par l’un de ses employés constitue une infraction relevant du droit pénal. Trois scénarios peuvent se présenter : 

  • Si un collaborateur détourne et vend des données clients auxquelles il avait accès dans le cadre de son contrat, il peut être poursuivi pour abus de confiance. Cette infraction est passible de trois ans d’emprisonnement et d’une amende de 375 000 euros. 
  • En cas d’implication dans une escroquerie ou de complicité dans le but de contourner la sécurité de l’entreprise et de voler des données à des tiers pour en tirer profit, l’employé risque jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et une amende de 375 000 euros. 
  • Si les données confidentielles sont obtenues par le biais du système informatique de l’entreprise, l’employé peut être condamné pour atteinte à un système de traitement automatisé de données, passible de cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de 75 000 euros.

 

Les vols de données touchent autant le secteur de la santé que TPE, alors équipez vous de solutions de cybersécurité.

 

 

FAQ

Tout savoir sur le vol de données

Qui contacter en cas de fuite de données ?

En France, en cas de violation de données, le responsable du traitement doit réagir rapidement. Il doit fournir des preuves de la date à laquelle il a pris connaissance de l’incident et démontrer qu’il a agi efficacement. Sa capacité à évaluer les risques et sa réactivité sont cruciales non seulement pour l’image de l’entreprise, mais aussi pour sa responsabilité légale. 

La notification à l’autorité de contrôle doit idéalement être effectuée dans un délai maximal de 72 heures après la découverte de la violation. Si ce délai est dépassé, il sera nécessaire d’expliquer les raisons du retard lors de la notification. 

Le timing de la notification peut jouer un rôle déterminant dans l’évaluation de la nécessité de sanctions. Il est important de noter que toute violation de données ne conduit pas automatiquement à des sanctions. 

Qu’est-ce que la perte d’intégrité des données ?

La perte d’intégrité des données englobe tout événement lié à la sécurité, qu’il soit intentionnel ou non, malveillant ou non, ayant pour résultat de compromettre l’intégrité, la confidentialité, la protection ou la disponibilité de données personnelles. 

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